Le village tire son nom du latin turris alta, point d'observation élevé : il est aujourd'hui une ravissante petite agglomération typiquement méridionale avec ses vieilles rues serrées autour de l'église, ses artistes, ses boutiques, ses restaurants secrets souvent à demi enfouis dans des caves. Quelques centaines de mètres avant l'entrée du village, en venant du Bar-sur-Loup, on a une vue saisissante sur les façades des vieilles maisons empilées au-dessus du ravin du Loup. On croirait littéralement voir le tableau d'un peintre naïf. Autre curiosité purement phonétique, ce village s'appelait Tourrettes-les-Vence jusqu'à la Révolution. Il devint Tourrettes-sur-Loup pour éviter toute confusion avec Tourrettes-Levens, dans l'arrière-pays niçois.

Tourrettes est "la Cité des violettes" qui y sont abondamment cultivées, de même que l'olive et la fleur d'oranger. Chaque année, au mois de mars, se déroule la Fête des Violettes, sorte de célébration païenne du printemps avec corso et défilé de chars qui offrent à l'admiration des foules les jeunes beautés de la ville et une bataille de fleurs dans les rues. "Deux sous de violettes, ça vous monte à la tête", chantait-on dans les années 30. Jean Cocteau, Jacques Prévert, Marcel Carné, Franck Sinatra, Francis Poulenc y séjournèrent et y travaillèrent. Ce village, par la magie de son charme particulier, sorte de petit Saint-Paul plus intime et moins médiatisé, a toujours attiré de nombreux artistes. Aujourd'hui, peintres, sculpteurs, tisserands, potiers, céramistes, fondeurs de bronze exposent leurs œuvres dans les boutiques du village.