La Turbie constitue le point culminant de la Via Julia Augusta qui reliait Cimiez (capitale de la province romaine des Alpes-Maritimes) à Gênes. C'est donc ce site remarquable qui a été choisi par le Sénat romain pour élever un trophée à la gloire de l'empereur Auguste, vainqueur des Ligures des Alpes et de 43 autres peuplades régionales qu'il soumit à l'autorité de l'Empire. Leur liste figurait sur le monument initial, mais ce trophée a été fortement malmené au cours des siècles. Saccagé à la fin de l'Empire romain, transformé en forteresse au Moyen Age, dénoncé par les moines de Lérins comme monument impie et païen, démantelé sur l'ordre de Louis XIV, il a servi de carrière de pierres pour l'édification de plusieurs monuments de la région, dont l'église de La Turbie. Il fut enfin partiellement restauré au début du XXe siècle, en partie sous l'impulsion et avec la contribution sonnante et trébuchante d'un mécène américain, Edward Tuck, qui confia les travaux de restauration à l'architecte Jules Formigé.